Jean Dujardin : « Ne pas héroïser le personnage »
Déjà présent à Cannes en 2021 pour « Bac Nord », Cédric Jimenez a retrouvé sa place en sélection, hors compétition, avec « Novembre » qui relate les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Au générique, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain et Jérémie Renier. Thibaut Demeyer & Brigitte Demeyer-Lepage.
Il y a plusieurs façons de raconter les attentats du 13 novembre, qui ont impacté la France mais aussi la Belgique où les terroristes s’étaient réfugiés. L’angle que Cédric Jimenez et son scénariste Olivier Demangel ont décidé de prendre se focalise sur les 5 jours qu’a duré la traque ainsi que sur le travail réalisé par la police française et leurs différents services. Un angle qui se discute et qui ne semble pas faire l’unanimité. Olivier Demangel s’en explique : « je ne voulais pas revenir sur le traumatisme qu’a engendré cet attentat mais plutôt sur l’onde de choc qu’il a provoqué et comment les services publiques se mobilisent. J’aurais très bien pu parler des hôpitaux ou autres services en l’occurrence la police pour que la société tienne bon. »
Un tel film, mené tambour battant doit avoir un maximum de crédibilité en rapport aux différents personnages. Jean Dujardin, interprétant un commissaire, nous explique : « nous avons rencontré des représentants du RAID, de la Sdat et de la BRI. On écoute les informations et parfois même sur le terrain, durant les séquences, il n’était pas rare que les policiers nous disent « on va plus vite que cela, on développe moins, on n’a pas le temps de parler comme ça. » »
On pourrait croire que, vu la sensibilité du sujet qui pourrait réveiller certaines douleurs et principalement au niveau des victimes, l’équipe aurait rencontré des difficultés lors du tournage. Cédric Jimenez se veut rassurant « non, on n’a pas rencontré de problèmes car nous avons veillé à rester humble, respectueux et ne blesser personne ». Quant à Jean Dujardin, il précise que pour jouer son personnage, « on s’est seulement concentré sur l’évènement, comme les gens de la sous-direction des terroristes, en blindant les choses, en étant dans la dignité, l’urgence, la rigueur parce qu’il n’était pas question de jouer autre chose et encore moins d’héroïser le personnage. On s’accroche au scénario, à la demande du metteur en scène, au rythme du film. » Que ce soit « Revoir Paris » avec Virginie Efira, présenté à la « Quinzaine des réalisateurs » ou « Novembre », le sujet est le même. Ce qui les différencie, c’est l’angle d’attaque. « Revoir Paris » adoptant l’angle des victimes alors que « Novembre » a préféré montrer le travail de la police. A vous de voir l’angle que vous préférez.
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