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NADINE MONFILS >RENE MAGRITTE>NOUVELLE ENQUETE

Mar 22, 2023 | ACTUALITES, Belgique, chroniqueur, infos, Livres, Mars, Mois, News, Pays, Thibaut Demeyer

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LEFFE-TOI ET MARCHE !

C’est Ă  l’occasion de la sortie des 5Ăš folles enquĂȘtes de RenĂ© Magritte et Georgette que nous avons rencontrĂ© Nadine Monfils, l’écrivaine et rĂ©alisatrice ayant fait de Michel Blanc un commissaire de police passionnĂ© par le tricot. Rencontre avec cette personnalitĂ© au grand cƓur et chaleureuse. Thibaut Demeyer.

La nouvelle enquĂȘte de RenĂ© Magritte, son Ă©pouse Georgette et leur petit chien Loulou va les emmener Ă  Dinant. Plus prĂ©cisĂ©ment au sein de l’illustre Abbaye de Leffe comme l’explique Nadine Monfils, Ă©crivaine et rĂ©alisatrice belge vivant Ă  Montmartre. Cela fait des annĂ©es qu’elle nous rĂ©gale Ă  travers ses histoires Ă  l’univers particulier, oscillant entre le dĂ©jantĂ© et l’humour bien belge. La lire est un pur bonheur, un moment de grĂące, une vĂ©ritable jouissance.

Pour quelles raisons ĂȘtes-vous passĂ©e de l’univers du Commissaire LĂ©on et ses enquĂȘtes Ă  celui de RenĂ© Magritte et Georgette ?

Nadine Monfils : C’est une idĂ©e que j’ai eue avec mon Ă©diteur Glen Tavennec de chez Robert Laffont qui trouvait chouette une sĂ©rie « cosy mystery Â». Sauf que je ne suis pas du tout sur le « cosy mystery Â». Il m’a alors proposĂ© d’écrire sur un personnage belge. J’ai immĂ©diatement pensĂ© Ă  RenĂ© Magritte que j’aime beaucoup. Nous avons trouvĂ© marrante l’idĂ©e oĂč RenĂ© Magritte, sa femme Georgette et leur petit chien Loulou mĂšneraient les enquĂȘtes. D’ailleurs, Magritte Ă©tait fĂ©ru d’histoires de dĂ©tectives au point de garder une pipe dans sa poche comme un cri-cri.

A votre avis, comment RenĂ© Magritte rĂ©agirait-il en apprenant qu’il est le hĂ©ros d’enquĂȘtes policiĂšres ?

Si je tiens compte de tous les signes que je reçois depuis que j’écris sur lui, je me dis que ce n’est pas anodin. J’ai failli mourir au mĂȘme Ăąge que lui Ă  69 ans. J’ai alors pensĂ© que si je m’en sortais, c’est qu’il voulait que je continue. Et puis, il y a un autre truc qui m’a confortĂ© Ă  l’idĂ©e que cela lui plairait. C’est qu’il Ă©tait trĂšs ami avec l’avocat Louis Scutenaire, qui l’a d’ailleurs aidĂ© au dĂ©but de sa carriĂšre. Un jour, faisant une razzia dans ma cave, une enveloppe est tombĂ©e par terre. Partie sur l’idĂ©e de la jeter, je regarde quand mĂȘme ce qu’elle contient. C’était une lettre de Louis Scutenaire (ndlr : une copie est reproduite Ă  la fin de « Leffe-toi et marche Â») qui m’écrivait. Elle date de 1985. Comme elle Ă©tait trĂšs belle par rapport Ă  mon Ă©criture, Ă  mon univers je me suis dit « voilĂ , je pense que Magritte aurait aimĂ© Â». Je ne le trahis pas d’ailleurs car j’essaie toujours, avec ma sĂ©rie Magritte, parce que cela reprĂ©sente un travail colossal de recherches, de faire dĂ©couvrir aux gens, qui ne le connaissaient pas le personnage qu’il Ă©tait vraiment. Toutes les anecdotes dans le bouquin et ses petits dĂ©tails, ce qu’il mangeait, ce qu’il faisait, ce qu’il pensait, sa peinture etc. c’est vrai. La seule chose que j’ai inventĂ©e c’est mon univers, l’intrigue et une femme de mĂ©nage. J’ai appris plus tard qu’il en avait une qui, comme mon personnage dans les livres, ne faisait pas grand-chose. (Rire). Et pour les gens qui connaissaient Magritte, j’ai voulu leur en apprendre encore plus car il avait un aspect de petit bourgeois, de bonhomme avec un chapeau boule, quoiqu’il le mettait uniquement pour faire les photos, mais en fait il Ă©tait restĂ© un sacrĂ© gamin, un espiĂšgle.

Couverture du livre

Vos histoires sont extraordinairement bien documentĂ©es. Avant de les Ă©crire, vous vous rendez sur les lieux que Magritte visitera lors de ses enquĂȘtes ou au contraire, vous lui faites visiter les endroits que vous connaissez bien ?

Un peu les deux. Par exemple, Knokke le Zoute, je n’y suis pas retournĂ©e parce que je connais l’endroit par cƓur. Et puis le Zoute d’aujourd’hui n’est pas celui de Magritte. Je me base donc aussi sur ses photos. En revanche, ce lundi en huit, je vais aller au cimetiĂšre de Soignies car c’est dans ce cimetiĂšre qu’il a eu la rĂ©vĂ©lation de la peinture. Il y a rencontrĂ© un peintre qui y peignait des colonnes cassĂ©es. Il raconte dans ses Ă©crits que c’est cette rencontre qui lui a donnĂ© l’envie de peindre. D’ailleurs, ce peintre, que Magritte a rencontrĂ©, on le retrouvera dans le prochain livre qui se passera Ă  Charleroi. De toute façon, je ne fais voyager Magritte que dans des endroits oĂč il s’est rendu.

De mon cĂŽtĂ©, j’ai besoin de m’imprĂ©gner des lieux que l’on retrouve dans mes livres. Par exemple je suis allĂ© Ă  Dinant et Ă  l’Abbaye de Leffe oĂč j’ai liĂ© amitiĂ© avec le pĂšre Jean-Baptiste, le chanoine qui est marrant. Vous savez, quand on va sur place, on a encore d’autres petits bonbons qui arrivent et qui nourrissent l’histoire.

A partir de quels Ă©lĂ©ments partez-vous pour construire vos histoires ? Faits divers ? Tableaux de Magritte ?

Je n’ai pas de rĂšgle. Je peux partir d’une image par exemple. Je me balade souvent au marchĂ© aux puces. Parfois, vous tombez sur un carton oĂč se trouve toute une vie avec des photos et lorsque la personne est partie, on largue tout. En voyant cela, l’idĂ©e m’est venue d’un type qui a perdu sa femme et tout d’un coup dans une caisse au marchĂ© aux puces, il voit des photos d’elle. Il achĂšte la caisse, regarde son contenu et trouve au fond un journal avec un fait divers oĂč il est dit que la famille a brĂ»lĂ©. Et la fille, qui avait 17 ans Ă  l’époque, a pĂ©ri dans l’incendie avec ses parents. LĂ , le type ne comprend plus puisque sa femme ne peut pas ĂȘtre morte deux fois. Je pars donc de cela et aprĂšs « dĂ©brouille-toi avec ça Nadine ! » (Rire).

L’autrice - rĂ©alisatrice Nadine Monfils. (c) DR

Combien de tomes prĂ©voyez-vous ?

Je n’en sais rien ! J’ai encore plein d’idĂ©es, si je ne meurs pas avant, c’est bon. J’aimerais bien en Ă©crire plein d’autres parce que Magritte me fascine. Je crois que nous n’allons pas de maniĂšre anodine vers un personnage. Je me suis rendue compte par exemple en lisant toutes les blagues qu’il faisait quand il Ă©tait petit, que je faisais pratiquement la mĂȘme chose. J’étais un sacrĂ© morpion, un garçon manquĂ© que je suis toujours d’ailleurs. Magritte et moi, nous nous ressemblons beaucoup, nous avons plein de points communs. Ce qui me plaĂźt aussi c’est que plus je creuse, plus le mystĂšre s’épaissit et ça j’aime bien. Comme ses peintures, on ne peut pas les expliquer. D’ailleurs, il ne voulait pas non plus.

Sauf erreur de ma part, au dĂ©but des aventures de RenĂ© Magritte, vous parliez d’une enquĂȘte qui devait se dĂ©rouler Ă  Montmartre. Est-ce toujours d’actualitĂ© ?

Elle est finie ! Quand j’ai terminĂ© un bouquin, je rempile dans un autre parce que je ne sais pas m’arrĂȘter, je suis une boulimique de l’écriture.

Mais ce tome n’est pas encore sorti ?

Non pas encore. En fait, j’ai deux tomes d’avance. Celui sur Charleroi, qui sortira en septembre/octobre et celui sur Montmartre, devrait sortir dĂ©but 2024.

Est-il prĂ©vu une adaptation de vos livres au cinĂ©ma ou Ă  la tĂ©lĂ©vision ?

Il y a une option de prise pour la tĂ©lĂ©vision. Maintenant, il faut que les portes s’ouvrent, c’est la productrice qui prend cela en charge. C’est toujours un long chemin et tant que l’on n’a pas dit « moteur Â», le projet n’existe pas.

« Les folles enquĂȘtes de Magritte et Georgette – Leffe-toi et marche ! Â» de Nadine Monfils aux Ă©ditions Laffont. Disponible en Belgique, France, Suisse et Canada. 258 pages.

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