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FILMS A L’AFFICHE PAR THIBAUT DEMEYER

LE LIVRE DES SOLUTIONS. Comédie dramatique de Michel Gondry avec Pierre Niney, Blanche Gardin, Frankie Wallach.

Michel Gondry, le talentueux réalisateur de « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » et de « Soyez sympas, rembobinez », confie, avec autodérision un moment compliqué de sa vie, à travers son nouveau film « Le livre des solutions ».

Il est évident que le cinéma de Michel Gondry est particulier, original, décalé, souvent drôle ou parfois déstabilisant comme sa vision de l’œuvre de Proust « L’écume des jours ». Avec « Le livre des secrets », il livre sans détour un moment compliqué de sa vie, à l’époque de la production douloureuse de « L’écume des jours », où il a été diagnostiqué bipolaire. Il part de ce moment où tout a explosé dans sa tête pour le retranscrire dans cette histoire où Marc, interprété par Pierre Niney, s’enfuit de Paris avec toute son équipe pour se réfugier dans les Cévennes chez sa tante afin de terminer son film comme il l’entend.

Septante pourcents de ce que vit le personnage de Pierre Niney correspond au vécu du réalisateur. Le reste est issu de l’imagination pour faire en sorte que le film tienne debout. Ce qui ne sera pas le cas. « Le livre des secrets » n’a aucun sens, il est lourd, ennuyeux, sans véritable humour et tourne en rond. Pierre Niney, qui est bien le seul à s’amuser, agace plus qu’il ne joue et Blanche Gardin nous offre le minimum syndical sans nuance dans le ton de sa voix et dans le jeu. Elle est bien plus drôle sur scène.

LA PETITE. Drame de Guillaume Nicloux avec Fabrice Lucchini, Mara Taquin, Maud Wyler.

Guillaume Nicloux traite souvent des thèmes autour de la famille comme la perte d’un être cher mais aussi l’évolution des personnages conduisant à la résilience. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’il ait choisi d’adapter le roman « Le Berceau » de Fanny Chesnel pour son nouveau film intitulé « La Petite ».

Joseph, alias Fabrice Lucchini, vient d’apprendre que son fils, homosexuel, est décédé avec son compagnon dans un accident d’avion et que ceux-ci allaient avoir un enfant par le biais d’une mère porteuse résidant en Belgique. Légitimement, la question se pose aux yeux de Joseph : deviendra-t-il officiellement le grand-père ? Que prévoit la loi à ce sujet sachant qu’en France, la loi interdit de telles pratiques ? Et puis, il y a aussi ce côté sentimental, cette petite fille à naître possède une part génétique de son fils. En prenant contact avec la mère porteuse et espérant obtenir des liens familiaux, ce sera pour lui une façon de se dire que son fils n’est pas tout à fait mort. Parti à la recherche de la mère porteuse, il ignore que le plus dur arrivera lorsqu’il l’aura retrouvée.

Le sujet de la GPA est un sujet à la fois sérieux et intéressant surtout lorsque, malgré l’Europe, deux pays aussi proches l’un de l’autre ont une législation différente. Mais Guillaume Nicloux a surtout voulu miser sur le sentimentalisme et l’émotion. A ce niveau-là, c’est raté car l’œuvre est sans réelle surprise et l’histoire bien trop linéaire. En revanche, Fabrice Lucchini, sans se forcer, nous séduit dans la peau d’un sexagénaire un peu bougon (ses personnages le sont souvent ces derniers temps) mais sensible.

« La Petite » devrait plutôt vous faire passer une bonne petite soirée lors de sa diffusion à la télévision.

LE SYNDROME DES AMOURS PASSEES. Comédie, fantastique, drame de Ann Sirot et Raphaël Balboni.

Qui ne se souvient pas de l’excellent « Une vie démente » avec l’incontournable Jo Deseure dans le rôle de la grand-mère qui tombe dans la démence ? Eh bien, « Le syndrome des amours passées » est signé par les mêmes réalisateurs qui, au passage, étaient attendus au tournant. Ils sont d’ailleurs courageux de remettre le couvert car c’est toujours compliqué de revenir au-devant de la scène après un succès public et critique.

Il faut bien admettre que leur second long métrage part sur une idée des plus originales. Un couple ne pouvant avoir d’enfants s’adresse à un gynécologue qui, à l’issue d’un colloque aux Etats-Unis, a trouvé la solution : ils doivent retrouver leurs anciens partenaires sexuels et faire l’amour avec chacun d’eux. C’est franchement rigolo sauf que lui, il n’a eu que trois aventures sexuelles alors qu’elle touche la vingtaine. Mais peu importe, il faut ce qu’il faut. L’aventure peut commencer.

Comme dans « Une vie démente », les scènes sont hyper bien soignées, même très romantiques et originales lorsqu’il s’agit de scènes où les protagonistes se mettent à la tâche. Impressionnantes également les nombreuses scènes aux dialogues improvisés. On est vraiment proche de la réalité, on a l’impression de violer l’intimité des protagonistes dans leur quotidien. En revanche, il faut bien avouer que le dénouement de l’histoire est sans surprise mais surtout que l’on se demande où Ann Sirot et Raphaël Balboni ont voulu en venir. Quel message ont-ils souhaité délivrer ?

UN METIER SERIEUX. Comédie dramatique de Thomas Lilti avec François Cluzet, Adèle Exarchopoulos, Louise Bourgoin, Vincent Lacoste.

Après ce que l’on peut appeler une trilogie sur la médecine à travers « Médecin de campagne », « Hippocrate » et « Première année », cet ex-médecin généraliste qu’est Thomas Lilti s’est intéressé au métier d’enseignants dans un lycée dit normal. Le but étant certainement de mettre en valeur la qualité d’enseignement, les problèmes budgétaires liés à ce secteur ainsi que l’investissement de ces professeurs envers leurs élèves qu’ils semblent affectionner particulièrement. Ça fait quand même beaucoup de fleurs en une seule fois et c’est bien là que le bât blesse.

« Un métier sérieux » est trop fleurs bleues pour être crédible. Voir tous les professeurs qui sont amis comme cochon, faisant bloc contre la direction dès que l’un d’eux est montré du doigt, de les voir partager leur repas à la cantine, de jouer ensemble le soir au trivial poursuite, il faut bien reconnaître que c’est une situation quelque peu utopique. Il ne manque plus qu’un panneau en guise de générique indiquant « engagez-vous dans l’enseignement, c’est un métier sérieux et cool. » Il est vrai que vu sous cet angle, Thomas Lilti nous donne envie d’enseigner même si, par de rares moments, l’un ou l’autre professeur craque face à un élève un peu moins docile que les autres.  Mais même cette partie du film est traitée de manière superficielle, sans grande conviction comme l’ensemble de l’œuvre où l’on comprend que les enseignants sont des humains comme les autres avec leurs problèmes privés. Nous sommes loin de la Palme d’or 2008 « Entre les Murs » de Laurent Cantet.

ACIDE. Fantastique, drame de Just Philippot avec Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Patience Munchenbach.

Après « La Nuée », le réalisateur Just Philippot continue d’explorer l’horreur écologique au travers de « Acide » avec Guillaume Canet en tête d’affiche.

L’histoire est celle d’un pays victime de pluie acide qui détruit tout sur son passage. Que ce soit les animaux, les humains qui, victimes de ces pluies, deviennent presque comme des zombies, les maisons, les voitures, la faune, la flore. Une véritable catastrophe pour la planète. Au centre de cette histoire, il y a Selma, 15 ans, qui vit entre ses parents séparés. Mais lorsque la pluie va s’abattre sur leur région, le couple devra s’unir pour affronter cette catastrophe.

Mais que c’est cliché cette histoire ! Un couple séparé qui se retrouve, une adolescente qui n’en fait qu’à sa tête et qui finira quand même par écouter papa qui n’hésitera pas à mettre sa vie en danger pour sauver sa fille et une maman qui, entre-temps, fera partie des victimes de cette pluie ravageuse. Tout est cousu de fil blanc, le suspens n’en est pas un, l’adolescente mérite des claques, le papa ce n’est pas mieux. Quel gâchis alors que Just Philippot aurait pu faire mieux que cet ersatz de film catastrophe américain (ils auraient d’ailleurs mieux réussi). En effet, les pluies acides existent réellement même si elles ne sont pas dangereuses pour l’homme et les animaux mais malgré tout inquiétantes pour l’écologie étant le reflet de la pollution provoquée par nous-mêmes. Il y avait dès lors bien d’autres choses à exploiter pour tirer la sonnette d’alarme, actionner la conscience du spectateur face à ce phénomène. Mais en définitive, « Acide » sera visionné comme un énième film fantastique sans plus de prétention.  

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