Inauguration de la sculpture que j’ai créée à l’occasion d’un concours dont le thème était : 50 ans de filiation sémantique entre les villes d’Habay-la-Neuve et Louvain-la-Neuve. J’ai imaginé un livre en acier dont deux portes sont ouvertes au milieu des couvertures. (photos de mon épouse).

Ci dessous,mon petit discours qui explique ma création :

« Madame La Bourgmestre,
Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualité,
Quand j’ai reçu le cahier des charges du concours pour la création d’une œuvre dont le thème était : « La Filiation sémantique entre les villes d’Habay-la-Neuve et Louvain-la-Neuve », je vous avoue qu’au premier abord, imaginer une œuvre sur ce thème ne m’a pas paru simple. Et pourtant, quelques instants plus tard, l’idée du livre m’est apparue comme une évidence et j’en éprouvais beaucoup d’émotion. Émotion retrouvée lors de la mise place de l’œuvre et que j’espère partager avec vous aujourd’hui.
Les villes d’Habay-La-Neuve et Louvain-La-Neuve sont symbolisées par deux portes, qui sont des passages. Ces portes sont fixes, ouvertes. Elles sont au milieu des couvertures du livre. La couverture du livre est un rectangle tracé suivant la règle du nombre d’or. Le public peut traverser le livre dans les deux sens, s’appropriant ainsi l’œuvre. Le livre symbolise le savoir, la mémoire de l’université, sa passion pour la recherche, la création, l’étude, la transmission du savoir. En passant de la porte d’Habay à la porte de Louvain et vis versa, la volonté est clairement de tendre vers la connaissance tout en respectant ses racines. Les portes ouvertes symbolisent aussi, surtout à notre époque, l’éducation. De l’enseignement maternel à l’enseignement universitaire, elle crée des esprits critiques et ouverts. Elle est la plus belle arme pour lutter contre l’obscurantisme et tous les fanatismes. L’œuvre est épurée dans une volonté synthétique et esthétique. Je l’ai intitulée « Passage ».

Pour conclure, je me dois de vous livrer quelques détails techniques : Le livre fait 225 cm de hauteur et 30 cm d’épaisseur. Son poids avoisine les 300 Kg. Le livre et les portes sont réalisés en acier autopatinable appelé acier Corten. Ce matériau va encore évoluer, il va continuer à se patiner pour atteindre une belle teinte rouille. C’est un alliage inoxydable car quand il aura atteint sa patine définitive, il ne rouillera plus et gardera la couleur de l’oxydation du fer, pouvant varier de l’ocre au marron. Les lettres, quant à elles, sont réalisées en inox.

La création de cette sculpture, m’a évoqué une belle histoire liée à la commune d’Habay-la-Neuve, plus précisément au village de Rulles. Celle du célèbre grammairien Maurice Grevisse. Son papa était forgeron, tout comme mon père, deux de mes frères et moi-même. Enfant, les longs soirs d’hiver, Maurice Grevisse révisait ses leçons à la lueur du feu de forge de son père. Cette anecdote m’a renforcé dans l’idée du livre qui, de plus, comme je l’ai appris après avoir créé l’oeuvre, est posé devant la bibliothèque d’Habay-la-Neuve. »