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Cannes 2021 :ELECTROCHOC SUR LA CROISETTE !

Juil 14, 2021 | ACTUALITES, Cinema, Festival, Festival de cannes | 0 commentaires

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ELECTROCHOC SUR LA CROISETTE !

Par Thibaut Demeyer, depuis la Croisette

Thibaut Demeyer

Chaque année, le Festival de Cannes nous propose son film choc, celui qui fera couler beaucoup d’encre. C’est comme une sorte de tradition qui remonte à bien longtemps. Tenez, par exemple, en 1973, « La Grande bouffe » de Marco Ferreri avec Andréa Ferréol, Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni avait fait grand bruit. Les spectateurs étaient tellement furieux et choqués qu’une spectatrice n’a pas pu s’empêcher, à l’issue de la projection, de gifler Catherine Deneuve parce qu’elle était la compagne de Marcello Mastroianni.

Il ne faut pas oublier que Cannes est là aussi pour nous faire découvrir des œuvres atypiques, de divers genres et parfois effectivement qui secouent la Croisette. Puis, quelques années plus tard, on se rend compte que ces films deviennent cultes.

Cette année, et on est à peine surpris, c’est Julia Ducournau qui secoue la Croisette avec « Titane ». Nous sommes à moitié surpris que cela vienne d’elle car en 2016, elle avait présenté dans la section « Semaine de la Critique », sa première œuvre intitulée « Grave ». Il s’agissait déjà d’une œuvre border line avec cannibalisme et autres pratiques dont la pudeur m’interdit d’en parler. Il n’empêche que, même si les festivaliers avaient crié au scandale, « Grave » avait décroché pas moins de 14 prix de par le monde dont deux Magritte du cinéma belge. Et aujourd’hui, on parle de « Grave » comme d’une œuvre au genre cinématographique nouveau et plus personne n’a honte de dire qu’ils aiment ce film.

Julia Ducournau

Avec « Titane », Julia Ducournau, va encore plus loin dans ses délires. Mais nous scotche par sa maîtrise de la mise en scène, du rythme de narration, du montage et de la direction d’acteurs. Certes, on est plus proche de « Crash » de David Cronenberg, lauréat du Prix spécial du jury à Cannes en 1996, que des « Parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy, Palme d’or en 1964. C’est peut-être cela qui a choqué la Croisette, nous quittons les sentiers battus du cinéma. Ce qui a fait dire à la réalisatrice : « Si le cinéma donnait des réponses en mettant tout le monde d’accord, le cinéma deviendrait alors un art mort. »

Julia Ducournau

Il est vrai que « Titane » est un peu compliqué à comprendre. Une gamine se trouve à l’arrière d’une voiture et imite le bruit du moteur. Le père, agacé, augmente le volume de la radio mais la gamine murmure de plus belle ce bruit pour finir par taper sur le dossier du siège, ce qui agace encore plus le père qui perdra le contrôle du véhicule. Conséquence, la petite fille se verra placer au niveau du crâne une plaque en titane. Plus grande, on la voit danser de manière explicite sur le capot des voitures lors d’expositions style salons de l’automobile. Un job comme un autre. Sauf qu’un soir, un fan quelque peu envahissant n’a pas bien compris le sens de « non ». Alexia, interprétée par Agathe Roussel, n’hésitera alors pas à l’envoyer de vie à trépas d’une facilité déconcertante. Ce fan ne sera pas son unique victime, elle a le meurtre dans le sang. Et, pour échapper à la police, elle se fera passer pour un garçon disparu depuis plusieurs années et que le père, joué par Vincent Lindon, est persuadé de reconnaître. Ça c’est pour la partie facile du pitch car après, Julia Ducournau nous plonge dans un véritable délire sur la forme, le visuel, le fonds, la narration où l’on y perd notre latin. Mais peu importe, cette œuvre est riche à tout niveau où en fin de compte, il s’agit ni plus ni moins d’une histoire d’amour décentrée où la violence physique côtoie la violence morale, c’est une histoire d’amour entre un père qui a perdu pied depuis la disparation de son fils et d’une jeune femme qui recherche l’amour paternel à cause d’un père distant, sans aucune considération pour sa fille biologique. « Titane » est dès lors un film sur la paternité et non sur la violence, le sexe et la musique.

Agathe Roussel

Dans le rôle d’Alexia, nous découvrons une nouvelle venue dans le monde du cinéma français en l’occurrence Agathe Roussel qui, pour une première entrée en matière, n’a pas vraiment été épargnée par son personnage « C’est ce que je cherchais comme rôle et genre de film. J’ai toujours voulu faire du cinéma et pouvoir débuter sous la direction de Julia Ducournau est un vrai cadeau. Le second cadeau est de m’avoir mis comme partenaire Vincent Lindon. Il m’a épaulé durant tout le film. D’ailleurs, j’ai appris beaucoup plus sur le plateau grâce à lui que durant des années et des années d’étude en théâtre » a précisé l’actrice qui semble avoir une force de caractère proche de son personnage. Quant à Vincent Lindon, qui a accepté d’opérer une transformation physique importante, il nous a confié que « ce film m’a permis de faire des choses incroyables, le lâché prise comme homme. Je me suis laissé entièrement guidé par Julia, je me suis mis à son service. Et puis, ce qui m’a décidé à faire ce film, c’est que lorsqu’un réalisateur met 5 ans entre deux films, c’est qu’il a vraiment travaillé sur son projet et cela me plaît. »

Vincent Lindon

Soyons clairs, « Titane » n’est pas à mettre devant tous les yeux à cause de certaines scènes qui secouent et ce, au-delà du fait que nous entrons dans le cinéma contemporain. C’est certain, « Titane », c’est du solide !

Equipe de Titane

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