Steampunk > Antoine Jolivet

Avr 17, 2024 | Belgique, Benoit Geets, Steampunk

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Voyage dans l’Univers du Steampunk avec Antoine Jolivet


Dans l’univers uchronique Steampunk, Antoine Jolivet est né en 1835, en Belgique, d’un père d’origine française, ancien forgeron devenu fondateur des « Fabriques de Fer Jolivet », et d’une mère fille d’un ancien comptable devenu patron de banque, le baron van Steenkist. Après une jeunesse que d’aucuns qualifieraient de dissolue, il va se retrouver journaliste scientifique et chroniqueur mondain, mais surtout, sous cette couverture, espion de S. M. Léopold II, roi des Belges, avec qui il finira d’ailleurs par se brouiller, mais c’est une autre histoire.

Dans le « Vrai-Monde-où-on-s’ennuie », Antoine , alors jeune homme de 49 ans, a découvert le Steam en 2011, par hasard… pour se rendre compte que, à l’instar de Monsieur Jourdain, il en faisait depuis plusieurs années sans le savoir.

Quand et comment avez-vous découvert le steampunk ?


En 2011 donc, alors que je recherchais des renseignements pour réparer un poste de radio ancien, je tombe sur un site incroyable : le forum « Steampunk-fr ». Après une période d’émerveillement devant cette esthétique et les formidables créateurs qui y présentaient leurs réalisations, l’envie m’a pris de rejoindre le mouvement, et de fil en aiguille, je me suis retrouvé à écrire des nouvelles pour le « salon de lecture » du forum. Les « Aventures d’Antoine Jolivet » avaient fait leur entrée dans le grand monde de la Vapeur.

Quels aspects de l’ère victorienne vous inspirent le plus dans le steampunk ? 


L’alliance de l’esthétique et de la technologie. A cette époque, ce qui est fonctionnel se doit aussi d’être « beau ». Sans compter cette foi naïve en la Science toute puissante qui sauvera le monde, et tous ces territoires inconnus à découvrir…

Pouvez-vous nous parler d’un projet steampunk sur lequel vous avez travaillé et qui vous tient à cœur ?


Il y en a eu plusieurs : l’écriture des nouvelles feuilletonnesques, un roman-photos, une dramatique radio, un journal… Mais si je devais n’en choisir qu’un, c’est la réalisation du « Transport Inter Temporel à Alternateur de Navigation Isochrone Compensée », une machine à voyager dans le temps, et surtout à rêver… Elle a servi de support d’animation durant trois ans, au Luxembourg (Anno 1900), au Musée de Mariemont, à Bruxelles… Notons que cette machine fut fabriquée essentiellement de matériaux de récupération. On peut aimer le passé et être conscient des enjeux actuels…

Comment interagissez-vous avec la communauté steampunk et participez-vous à des forums, des conventions ou des groupes en ligne ?


La Très Officieuse Société Vaporiste Belge (TOSVaBe), qui m’a fait l’insigne honneur de me nommer « Grand Locomoteur », possède une page Facebook, moi également, et même mon compagnon canin, Lord Gordon Dogg. Mais c’est lors des rencontres « IRL » que je préfère retrouver et discuter avec les autres membres de la communauté. Outre les sorties de la TOSVaBe (visites de musées, animations diverses…), il y a les pique-niques, les salons comme Trolls et Légendes, Uchronicité, « LA » convention : « Anno 1900 » à Fond-de-Gras (Grand Duché de Luxembourg)…

Quelles œuvres littéraires ou films steampunk ont eu un impact significatif sur votre passion pour ce genre ?


Paradoxalement, ce ne sont pas à proprement parler des œuvres Steampunk mais des lectures d’adolescence… plutôt « anciennes » déjà pour mon époque : Jules Verne, les aventures d’Arsène Lupin (Maurice Leblanc) ou Rouletabille (Gaston Leroux)… Plus tard, les œuvres de Jean Ray ou les feuilletons de la fin du 19e : « Rocambole », « Lord Lister », «Nick Carter »… Ayant fait la connaissance du Steam, j’ai lu bien entendu quelques romans fondateurs tel « Les Voies d’Anubis »… et les œuvres de Delphine Schmitz, Emmanuelle Nuncq, Sylvie Ginestet… 

Comment décririez-vous votre style personnel dans le steampunk ? 

La « marque de fabrique » d’Antoine Jolivet, dès le départ, fut la veste « bleu canard », qui apporta une touche de couleur dans un univers jusque là très marron et cuivre. Bien sûr, la garde robe n’est pas limitée à cette veste. Mon style général est plutôt Edwardien que Victorien, et plutôt « upper class » qu’ouvrier d’usine. Antoine ne peut sortir sans gants, sans couvre-chef ou sans canne. Avec une touche de fantaisie et d’humour, sans doute l’effet d’un huitième de sang anglais ?

Alliez-vous technologie moderne et esthétique rétro dans vos créations ?


Certes. L’une des premières créations fut un microphone, parfaitement fonctionnel, aux allures résolument « 19e siècle ». Et la machine à voyager dans le temps comportait des éclairages à base de LED et des cadrans de voltmètres transformés en manomètres….

Quel est le plus grand défi que vous avez rencontré en créant un objet ou un costume steampunk ?

Le vrai plus grand défi… c’est le stockage ! Je manque cruellement de place pour conserver les traces de tous les délires steampunks, machines et tenues multiples… C’est avec un gros pincement de cœur que j’ai dû ainsi me séparer du traîneau de la « Grande Expédition Polaire » et du « Transport Inter Temporel… ». Heureusement, il y a beaucoup de place dans la boîte crânienne pour de nouveaux projets et idées farfelues.

Comment percevez-vous l’évolution du steampunk au fil des années ?

En presque treize ans, depuis mon arrivée dans la communauté, j’ai vu une certaine fragmentation de la « famille Steam ». La mise en sommeil du forum a conduit à un certain replis sur les régions… Puis les plus jeunes de 2011 ont grandi, terminé leurs études, fondé des foyers… D’autres arrivent mais parfois moins impliqués. On achète un costume tout fait sur un site de vente en ligne, on le porte une ou deux fois et c’est tout. Heureusement, certains creusent un peu plus loin, se documentent sur l’époque de référence, les techniques de l’époque, les matériaux… Mais depuis quelques années, l’esthétique steam s’est banalisée (films, publicités…) et je vois moins de réalisations enthousiasmantes qu’avant. Est-ce parce qu’il y a moins de créateurs exigeants ou parce qu’ils ont moins de visibilité ? Je suis sûr que, suite à cet article, les talents vont se lever en masse pour me contredire et j’en serais heureux.

Avez-vous des projets steampunk en cours ou prévus pour l’avenir ?


Je viens de terminer le journal souvenir du 10e anniversaire de la TOSVaBe : « Le Petit Lagomorphe illustré », laissez-moi le temps de recharger mes batteries… pardon, mes piles Grenet…

Selon vous, le steampunk influence-t-il la culture populaire actuelle ?

Je vois du steampunk parfois au théâtre, en costumes et décors, dans une certaine littérature jeunesse (estampillée souvent « Steampunk »), mais je ne dirais pas qu’il y a une réelle influence sur la culture populaire d’aujoud’hui. La vague qui a porté, entre autre, un Justin Bieber (Santa Claus Is Coming To Town en 2011) est passée (qui a dit « heureusement »???) et la majorité des gens, en tout cas dans notre coin d’Europe, semble être passé à autre chose. Néanmoins, je rencontre régulièrement des amateurs du genre, ne serait-ce que de loin.

Le steampunk, … pour vous, voyageurs temporels, … vous prend-il du temps ?

Le Steampunk ne prend que le temps… que je lui donne. Sans compter car, quand on aime, on ne compte pas. Mais il n’y a que 24 heures dans une rotation terrestre et tant de choses à faire, à découvrir, à aimer. Antoine Jolivet n’est qu’une fraction de la vie d’un humain par ailleurs bien occupé.

Et pour finir, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’initier au steampunk ?


Lis, plonge-toi dans les histoires et dans l’Histoire. Rêve, brasse dans ton esprit toutes les images que tu découvriras. Porte le regard aussi haut que possible, la planète Vénus n’est pas une limite (N’est-ce pas Dr. Grordbort ?). Vise l’excellence, toujours, car chaque petite marche que tu franchis t’en rapproche. Et surtout, surtout, A-MU-SE-TOI ! Le Steampunk est un plaisir (et il doit le rester).

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