Les grades de l’armée de terre belge, en province de Luxembourg, sont un héritage lointain du Moyen-Âge.

De nos jours, l’armée de terre belge a pris le nom de Composante Terre de la Défense, et ses membres portent tous un symbole distinctif de leur rôle dans la chaîne de commandement.

Pendant l’Antiquité et le Haut Moyen-Âge, nos ancêtres Germains, Romains, Francs et Carolingiens identifiaient leurs places dans la chaîne de commandement par la qualité de leur équipement, de leurs armes, et les couleurs recherchées de leurs vêtements.



Avec la nécessité d’identifier les points-relais de la transmission des ordres, les points de concentration et de ralliement des troupes, ainsi que les guides pour les mouvements, le Haut Moyen-Âge amena des marques spécifiques.
Ces symboles se compilent à l’envi et furent organisés dans ce qui deviendra la science héraldique.

Cette discipline sera complétée par quelques éléments de vêtements pendant la Renaissance, comme l’écharpe portée en sautoir dont la couleur identifiait le camp, à partir de la fin des années 1490.
Après moult changements, toujours probables, une série d’éléments sont retenus pour identifier le rôle hiérarchique de celles et ceux qui ont dédiés leur vie à la protection de leur patrie ainsi que de leurs compatriotes.
Le premier de ces symboles, qui désigne les sous-officiers, c’est le chevron, la sixième des pièces héraldique les plus honorables, qui rappelle les barrières de bois utilisées pour séparer les deux chemins des adversaires pendant les tournois.

Ce symbole désigne la valeur montrée pendant de grandes rencontres sportives, les tournois, l’endurance prouvée dans les conflits et la noblesse gagnée à force de détermination, d’adresse et de force.

Le chevron forme la base de tous les rôles hiérarchiques des sous-officers, du Premier Soldat à l’Adjudant-Major.


Le second symbole utilisé, c’est le croissant de lune montant, ce motif hérité des croisades qui commencèrent au XIème siècle et qui virent de nombreux pauvres roturiers se tailler des royaumes qu’on appellera les États Latins d’Orient.

Ces démunis se hissèrent au sommet de l’échelle sociale et politique, économique et internationale à force de courage, de détermination, d’intelligence et de force dans des circonstances extrêmement difficiles, très loin de chez eux.

Le croissant de lune forme la base des rôles hiérarchiques de Premier Caporal Chef, de l’ Adjudant – Chef et de l’Adjudant – Major.

Le troisième symbole, c’est la fasce, qui désigne la ceinture d’armes du soldat anobli, puisqu’il devient chevalier, grâce à son courage, à sa détermination et à sa force, portée un peu plus bas, donc abaissée, afin de laisser de la place aux autres décorations.

Cette fasce, la deuxième des pièces les plus honorables en héraldique, forme la base des rôles hiérarchiques de Major, de Lieutenant – Colonel et de Colonel.

Le fait que cette fasce soit représentée plus fine indiquait, en héraldique, que le porteur se faisait en plus une certaine réputation et qu’il commençait à être connu pour un certain trait de tempérament, raison pour laquelle la fasce amincie s’appelle une devise.
Cette devise est la deuxième des pièces les plus honorables en héraldique, et elle forme la base du rôle hiérarchique de Premier Sergent.


Le quatrième symbole qui apparaît sur les galons de nos militaires n’est pas une étoile, comme certains pourraient le penser.
Si il existe bien des étoiles à six rais, le centre de nos insignes est réalisé comme si il était creux et doté d’un orifice circulaire, exactement comme l’étaient les mollettes d’éperon au Moyen-Âge.


Ce motif est beaucoup plus honorable, puisque ce meuble, comme on appelle certains symboles de ce type en héraldique, signale que le porteur a été adoubé, donc anobli comme chevalier, par un roi, comme cela se faisait après les batailles où le roi, ou sa victoire avait été en danger et qu’une personne avait joué un rôle essentiel dans sa sauvegarde, sous ses yeux ou non.

Le fait que ce motif soit, sur certaines tenues, représenté taillé avec des facettes, montre l’importance de le mettre encore plus en évidence.
Ce symbole sert à représenter les rôles hiérarchiques de l’Adjudant jusqu’au Général.


Le cinquième symbole utilisé pour définir les grades de nos militaires de la Composante Terre est le chef, la pièce la plus honorable et la plus ancienne de toutes, qui rappelle le cimier des centurions romain, les rendant visibles et identifiables de loin au milieu des opérations et dont le nom même signifie : “la tête”.

Cette marque de reconnaissance, qui trouve son origine dans un peu de peinture de guerre placée dans les cheveux, comme le faisaient les guerriers celtes, ou de tissus attaché au sommet de la tête, montre bien que le porteur est arrivé à une position prédominante grâce à ses prouesses, à sa détermination, et à son intelligence.
Lorsqu’il est porté aminci, il porte le nom de “comble”, comme le toit d’une maison qui rassemble, protège et organise tous ceux qui y vivent.
Ce motif est utilisé pour représenter le rôle hiérarchique de Capitaine – Commandant.

Le sixième motif utilisé pour décorer les galons de nos militaires terrestres, c’est l’orle, qui représente la cotte d’armes, portant les armoiries du combattant, qui permettait d’identifier un personnage important et célèbre pour ses prouesses.


Lorsqu’il est tressé, il devient un trescheur, et cette pièce rehausse la notion de noblesse et d’importance du titre, car seul les personnages les plus importants portaient des vêtements galonnés d’or tressé.
Ce motif est utilisé pour représenter les rôles hiérarchiques du Général de Brigade, Général – Major, Lieutenant – Général et Général.

Je n’ai pas besoin de vous dire que le galon fait référence à la bande de tissu, nouée sur le bras ou passée sur la poitrine, que les soldats expérimentés portaient autrefois afin que les appelés les identifient plus facilement quand l’uniforme n’existait pas, et plus encore quand il se mit à exister.
Lorsque je vois toute cette symbolique des personnes qui nous permettent de dormir tranquillement en cette période trouble, je peux comprendre que l’État veuille garder de telles personnes pour se protéger.
Néanmoins, je pense également qu’ils ont le droit de profiter du repos qu’on leur a promis lorsque, tous jeunes, ils ont décidé de sacrifier leur vie personnelle pour la sauvegarde de celle des autres.
Pour cela, je les remercie.

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