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Aucune diffusion de la pollution DE la Flandre vers la Wallonie

Juin 24, 2021 | ACTUALITES, Wallonie | 0 commentaires

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Perturbateurs endocriniens : présence limitée de PFAS en Wallonie  

La pollution découverte sur le site de l’usine 3M à Anvers a engendré des interrogations sur la présence des PFAS en Wallonie. A la demande de la Ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, la SPAQUE, l’Institut Scientifique de Service public – ISSEP et le Service public de Wallonie ont établi un état des lieux de la présence de ces perturbateurs endocriniens dans l’environnement.  

Selon cet état des lieux, aucune diffusion de la pollution en cours en Flandre vers la Wallonie n’a été constatée, tant au niveau des sols que de l’eau. Toutefois, ces substances peuvent subsister très longtemps dans l’environnement.  En Wallonie, le réseau de mesures environnemental actuel intègre les PFAS dans ses analyses depuis 5 ans. L’ISSeP peut aussi analyser en routine les 5 PFAS les plus étudiés. Les autres laboratoires agréés en Wallonie peuvent réaliser également les analyses sur les PFAS. La Wallonie n’a donc pas attendu la découverte de la pollution en Flandre pour prendre en compte ces perturbateurs endocriniens.  

La Wallonie dispose de réseaux de mesures parmi les plus denses d’Europe.  Ces réseaux  assurent le suivi de l’état des composantes environnementales (air, eaux de surface et souterraines, sédiments, faune, flore et habitats…) et des pressions qu’elles subissent (émissions atmosphériques, rejets d’eaux usées, décharges) . Ils remplissent ainsi différentes fonctions : alerte, contrôle des activités, protection de la santé et des écosystèmes, ou encore évaluation de l’efficacité des mesures mises en œuvre. Environ 18 millions d’EUR y sont consacrés chaque année.  

1. Pas de production de PFOS en Wallonie 

Contrairement à la Flandre où l’usine 3M produisait des PFOS, ces molécules ne sont pas produites par nos industries wallonnes. La présence des PFOS dans l’environnement est donc plus diffuse qu’autour de l’usine 3M en Flandre et liée à leur utilisation dans certains produits ou activités industrielles.  

En effet, la famille des composés perfluoroalkylés (PFAS) dont les PFOS englobe une vaste gamme de composés synthétiques caractérisés par une stabilité thermique et chimique élevée, ainsi que par des propriétés hydrophobes et lipophobes relativement uniques. En conséquence, ils ont été fabriqués et utilisés dans un large éventail d’applications industrielles et domestiques depuis le milieu du siècle dernier. Les PFAS sont présents dans des secteurs industriels comme l’aérospatial et la défense, l’automobile, l’aviation, les textiles, le cuir, la construction et les produits ménagers, l’électronique, la lutte contre l’incendie, la transformation des aliments et les articles médicaux.  

Les PFAS sont des substances potentiellement toxiques et leur impact potentiel sur la santé humaine fait l’objet de préoccupations croissantes depuis ces deux dernières décennies.  Leurs propriétés uniques rendent les PFAS persistants dans l’environnement et bioaccumulables dans la chaîne alimentaire. C’est pourquoi ils font, depuis plusieurs années, l’objet de législations spécifiques. Depuis 2008, le PFOS, molécule qui était produite sur le site 3M, est interdit en Europe. 

Suite à la pollution en Flandre, l’administration wallonne a procédé à un screening des entreprises des secteurs potentiellement à risque en procédant par priorité. A ce jour, sur l’échantillon des permis déjà analysés par l’administration, aucune situation nécessitant une intervention urgente n’a été relevée par l’administration qui poursuit toutefois ses investigations.  

Au niveau des rejets industriels, 36 analyses avaient déjà été effectuées entre 2017 et 2021 sur 20 établissements. Aucun dépassement des normes « eaux de surface » n’avait été constaté lors de ces analyses.  

2. Quelles traces des PFAS dans l’environnement wallon ? 

Grâce au réseau wallon de mesures, les PFAS font l’objet d’une attention particulière depuis 5 ans où leur surveillance dans les eaux de surface a été initiée. La mesure de leurs traces dans les autres compartiments de l’environnement a suivi. Même s’il n’y a pas d’usine de production de PFOS, ces molécules se retrouvent en concentration faible dans l’eau et le sol wallon. 

  • En ce qui concernent les eaux de surface, depuis 2017, les analyses réalisées sur les eaux de surface montrent que les 5 PFAS analysés par le réseau de mesure sont présents dans l’eau un peu partout mais à des concentrations faibles. Le réseau des eaux de surface dispose d’un nombre de stations répartis sur l’ensemble du territoire wallon. Depuis 2017, 54 stations ont fait l’objet d’analyses sur 13 périodes, et ce sur les 5 PFAS suivants : PFOS, PFOA, PFHxA, PFHxS, PFHpA. Sur les 54 stations de surveillance contrôlées, aucune station ne dépasse la norme fixée pour la Concentration Maximale Admissible (36 μg/l).
  • En ce qui concerne les eaux potables, les analyses des 5 PFAS réalisées jusqu’ici dans les eaux potables se veulent rassurantes car les concentrations relevées sont très faibles. 
  • En ce qui concerne les analyses sur les poissons : 56 stations ont été analysées avec présence de PFOS dans tous les poissons mais un dépassement des valeurs seuils a été constaté uniquement dans deux stations.  
  • En ce qui concerne les sols : aucune terre excavée provenant d’un rayon de 40 km autour de l’usine 3M n’a été enregistrée par Walterre depuis la mise en place de ce système de traçabilité des terres en mai 2020. Par ailleurs, ces substances, même si elles ne sont pas normées dans le décret sol, sont assorties de valeurs limites de référence pour le PFOA et le PFOS. Ces valeurs limites sont utilisées par les experts lorsque des études historiques du sol indiquent un risque potentiel de contamination, suite à d’anciennes activités industrielles ou de décharges par exemple. Les analyses pour repérer des traces de PFOS dans le sol ne sont pas systématiques mais se font au cas par cas, en fonction des risques relatifs au secteur d’activités dont elles proviennent.  

3. Impact sur la santé des Wallons 

La Région wallonne suit de près l’impact des perturbateurs endocriniens mais également d’autres substances chimiques, sur la santé des personnes. Un biomonitoring général de la population wallonne a été initié en janvier 2020 auprès de 600 Wallon.ne.s appartenant à 3 catégories d’âge jusqu’ici ; à savoir, les nouveaux nés, les adolescents (12- 19 ans) et les jeunes adultes (20-39 ans).  

La première phase de l’étude a mesuré des traces de polluants comme les métaux (mercure – dans l’urine), les HAPs (hydrocarbures aromatiques polycycliques), 4 PCBs (sang), pesticides (urine et sang), glyphosate et bisphénols. Certains de ces produits sont donc des perturbateurs endocriniens.  Certains polluants anciens comme le DDT ont aussi été testés pour voir si leur interdiction donne des résultats. Il sera aussi intéressant de l’observer pour le glyphosate par exemple.  Nous attendons les résultats de cette première phase de résultats pour cet automne.   

Les analyses plus spécifiques de certains PFAS ont été envisagées dans la seconde phase de ce biomonitoring qui va débuter cette année. Il y aura donc bien des résultats disponibles à ce sujet.   

Par ailleurs, les PFAS appartiennent à la catégorie des perturbateurs endocriniens pour lesquels la Wallonie a lancé plusieurs actions de prévention dans le cadre du plan Environnement-Santé.  

Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits de consommation courante : contenants alimentaires, produits de construction/aménagement intérieur, cosmétiques. Certains périodes de la vie sont particulièrement vulnérables à une exposition à ces substances, notamment celles de la grossesse et de la petite enfance.  

Outre le suivi scientifique dans l’environnement (réseaux de mesures) et chez l’être humain (biomonitoring), les actions de prévention prévues dans le plan ENVIeS vont cibler :   

  • Dans le milieu médical : des médicaments, du matériel médical peuvent contenir des perturbateurs endocriniens. Des actions vont être menées au sein des hôpitaux pour sensibiliser le secteur de la santé à limiter l’exposition du public mais aussi du personnel médical à ces substances. Ce programme sera étendu aux médecins généralistes et maisons médicales.   
  • Dans le milieu de la petite enfance : des actions visant les milieux d’accueil de la petite enfance vont également être menées, visant à éviter l’utilisation de certains produits contenant des perturbateurs endocriniens (ex : produits désinfectant). La volonté est d’étendre et diffuser des outils de prévention auprès des écoles et des parents.      

4. Coordination interministérielle

La Ministre Tellier participera à la Conférence Interministérielle de l’Environnement et de la Santé (CIMES) convoqué par la Ministre fédérale de l’Environnement, Zakia Khattabi le 8 juillet prochain. La CIMES, qui joue un rôle majeur pour le suivi du plan d’Action Nationale Environnement-Santé (NEHAP), a été mise sur pied en 2001.  Elle réunit l’ensemble des ministres compétents (fédéraux, communautaires, régionaux) dans le domaine de l’environnement et de la santé.

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